HISTORIQUE DE LA PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE DE ZOGBO.

• Situation géographique de Zogbo.

Sur le plan géographique et politique, Zogbo est l’un des quartiers de l’Ouest de Cotonou situé dans le neuvième (9^ème) Arrondissement de la ville de Cotonou. Il est limité au nord par le lac Nokoué, au sud par les quartiers Gbahoundjacodji et Agounvocodji, à l’Est par Sainte Rita, à l’Ouest par Zogbo Kpèvi (Zogbohouè). Notons que Fifadji faisait partir de Zogbo. Sur le plan canonique et ecclésial, et avec le nouveau découpage de l’Archidiocèse il se trouve dans le vicariat forain de Zogbo dont il est le siège et regroupe neuf (9) paroisses : Saint Antoine de Padoue de Zogbo, Saint François d’Assise de Fidjrossè, Marie Auxiliatrice de Menontin, Saint Charles Lwanga d’Akplomey, Marie Mère du Sauveur de Midédji, Sainte Trinité de Hlazounto, Saint Jean Bosco de Sètovi, Sainte Famille d’Akogbato, Sainte Claire de Togbin. La paroisse Saint-Antoine de Padoue de Zogbo englobe actuellement les quartiers Zogbo (avec les CEB Zogbo 1 et Zogbo 2), Zogbohouè (qui comprend les CEB Zogbohouè 1 et Zogbohouè 2), Yénawa avec les CEB Yénawa 1, et Yénawa 2), Fifadji (avec la CEB Fifadji).

• Zogbo avant évangélisation.

Village lagunaire, l’activité principale de la population est la pêche et l’agriculture sur la terre ferme. Les religions pratiquées avant l’évangélisation sont le culte traditionnel ethnique coutumier « toffin », kokou, djagli, zanvodoun ou les zangbéto ainsi que sakpata, dan, atigali etc. Ces pratiques diminuent progressivement de nos jours.

• Les tentatives d’évangélisation de Zogbo avant l’arrivée des Salésiens.

De par sa proximité avec le lac Nokoué, Zogbo fait partie des premières localités de Cotonou ayant connu le passage des missionnaires. Le début de son évangélisation se situe dans les années 1900 à 1935 avec les prêtres de la Société des Missions Africaines (SMA). Si certains récits oraux nous font comprendre que les Protestants suivis des Chérubins et Séraphins étaient les premiers à être sur le terrain, l’action évangélisatrice visible a été l’œuvre des Catholiques de la Société des Missions Africaines.

• Les premiers missionnaires.

Le Père Colineaux de la Société des Missions Africaines de Lyon et fondateur de la paroisse Notre Dame de Cotonou est connu à Zogbo comme l’un des premiers qui y ont tenté l’évangélisation. De par ses navettes sur le lac Nokoué, entre Calavi et Placodji, il s’intéressait aussi aux populations de Zogbo et d’Ahouansori. L’ancien premier vice-président, le feu Gabriel Hounmavo disait que le Père Colineaux venant de Calavi à Pirogue s’arrêtait à Zogbo. Il a créé un groupe qui achetait des crevettes pour les revendre. Progressivement, il finit par créer la station de Zogbo en 1935 comme la cinquième station secondaire de la paroisse Notre Dame de Miséricorde de Cotonou. Il passait par Ahouansori pour se rendre à Placodji par pirogue pour desservir les trois stations : Notre Dame érigée en 1901, Sainte-Cécile érigée en 1959, et Saint-Antoine de Padoue de Zogbo érigée plus tard en 1986 avec l’arrivée des salésiens. Entre 1936-1937, la station de Zogbo comptait treize (13) catholiques baptisés et cinquante (50) catéchumènes.

• Actions évangélisatrices des premiers missionnaires.

L’œuvre des premiers missionnaires consistait à intéresser les familles à la parole de Dieu tout en portant d’intérêt à leurs activités traditionnelles. Ainsi Taah Yovo, une personnalité de Zogbo adhère à la foi catholique, suivi après de Simon Sogni de retour de la deuxième guerre mondiale au côté des Français, ce qui favorisa la survie de la station secondaire de Zogbo. Comme dit un peu plus haut, la station de Zogbo a été créée par le Père Colineaux, fondateur de la paroisse Notre Dame de Miséricorde de Cotonou. Ensuite, elle a été desservie par le PèreHenri Poidevineaux, fondateur de la paroisse Saint-Michel de Gbéto (Cotonou) en 1936. Les témoins comme Antoine Kobi, le deuxième qui ait célébré son mariage religieux dans ce village après son beau-Père, le cofondateur de la station et le premier vice-président, Simon Sogni ont parlé du Père Poidevineaux qui venait de Saint-Michel à Zogbo. Zogbo est restée station de Saint Michel jusqu’en 1955, année où la station Saint Jean-Baptiste de Cotonou créée en 1944, est devenue Paroisse et confiée au Père Bernard Dossou. Ce dernier, ses collaborateurs et ses successeurs venaient aussi de la paroisse Saint Jean-Baptiste pour desservir la station de Zogbo. Quand Sainte-Cécile fut érigée, c’est à son tour de prendre en charge Zogbo sous la direction desPèresVerger et Pierre Richeaux. Sainte-Rita érigée en paroisse le 02 Février 1969, est la dernière paroisse qui a desservi la station de Zogbo par l’intermédiaire des Pères Philibert Tchibozo (premier Curé) et Jean-Baptiste Déguénon. Sous la direction de ces derniers, la station a connu, grâce aux acquéreurs de parcelles, une évolution spectaculaire et est dénommée cité dortoir de Cotonou. Notons aussi que l’installation du maître catéchiste Paul Marie Bohissou sur la paroisse en 1977 a été très bénéfique. Avec l’accord de Monseigneur Adimou, le Père Tchibozo construisit une maison provisoire pour ce catéchiste où se trouve actuellement la grande église de Zogbo. Une dizaine d’années plus tard la station fut érigée canoniquement paroisse par son excellence Monseigneur Christophe Adimou, alors Archevêque de Cotonou, le 19 Janvier 1986 et confiée aux Salésiens de Don Bosco avec comme premier Curé, le Père Juan Carlos Ingunza.

• Difficultés rencontrées.

Les difficultés sont surtout liées à l’accueil de la parole de Dieu. Peuple animiste, Zogbo a longtemps résisté à l’accueil de la Bonne Nouvelle. L’Evangile a eu beaucoup de peine à être accepté par la population. Cela explique pourquoi Zogbo a été longtemps une très vielle station avant d’être érigée paroisse plusieurs décennies plus tard. Ces nombreuses années démontrent les multiples difficultés qu’ont rencontrées les premiers missionnaires qui ont commencé à semer la Bonne Nouvelle dans ce village.

• L’administration de la station Saint-Antoine de Padoue de Zogbo.

Intervenant comme catéchiste sur la station de Zogbo depuis 1976, Sous l’ordre de Monseigneur Christophe Adimou, alors Archevêque de Cotonou, le Père Philibert Tchibozo , alors Curé de Sainte Rita, a installé le catéchiste Paul Marie Bohissou sur la station de Zogbo en 1977.

Par cette installation, il devient le responsable de la catéchèse et administrateur de la Station de Zogbo. Il est investi ministre extraordinaire de la communion le 13 août 1983 par Mgr Adimou et préside les dimanches la célébration de l’Assemblée dominicale en absence du prêtre. Il a travaillé en collaboration avec plusieurs autres laïcs comme Gabriel Hounmavo, vice-président de la station, Papa da Silva, responsable des groupes Saint Gérard et Fifaton, Eugène Sogni, Florentine de Rance, Gilbert Bossou, Samuel Dohou, Lucie Agbozognigbé, etc. Sous le regard du Père Tchibozo, il administrait la station et organisait la pastorale jusqu’à l’arrivée des Pères Salésiens en 1986.

• L’érection de la station en paroisse et la mission salésienne.

Les effets conjugués de l’effort catéchétique et de l’urbanisation progressive de Zogbo ont entraîné une croissance de la communauté des fidèles. Ainsi le 19 Janvier 1986, Monseigneur Christophe Adimou, alors Archevêque de Cotonou, érigea la Station Saint Antoine de Padoue de Zogbo au rang de Paroisse et la confia à la Congrégation des Salésiens de Don Bosco de la province de Bilbao, Espagne.

• Les premiers salésiens venus à Zogbo et leurs missions.

Les Pères Juan Carlos Ingunza (le Curé) et José-Maria Martinez arrivèrent les premiers à Cotonou en 1985. Ils séjournèrent d’abord quelques mois à la Cathédrale en attendant l’achèvement de la construction du presbytère qu’ils intégrèrent dès le bâtiment livré et béni. Ils sont rejoints deux (2) ans plus par le Père Javier Peña, en 1988. Les efforts de ceux-ci et le soutien de la communauté locale ont conduit à la construction de nombreuses infrastructures : salles de catéchisme, rallongement de l’église par des appatams, le centre de formation professionnelle Don Bosco en 1990 pour les jeunes surtout les plus démunis, clôture du domaine de la paroisse. Après sept ans de dur labeur, cette première équipe salésienne a été remplacée par une nouvelle composée des Pères Fermin Nuevo (Curé), Emilio Hernando et Jesus Ferrero.

• La construction de l’église paroissiale.

Arrivée à Zogbo le 15 Août 1993, la nouvelle équipe conduite par le Père Fermín Nuevo, lança la construction d’une église en matériaux définitifs. Soutenus par la communauté locale et l’archevêque Monseigneur Isidore de Souza, le Père Fermín et ses collaborateurs ont réalisé leur rêve. En deux ans et demi, les travaux entrepris ont abouti à l’église actuelle de Zogbo qui fut consacrée le 06 Décembre 1998 par Monseigneur Isidore de Souza. Après ces travaux impressionnants de soubassement, la paroisse de Zogbo amorce véritablement son rayonnement et l’accroissement des fidèles du Christ sous divers Curés et avec la collaboration d’autres communautés religieuses installées sur son territoire.

• Curés et Communautés religieuses à Zogbo de 1986 à nos jours.

Devenue paroisse en 1986, la paroisse Saint Antoine de Padoue de Zogbo a connu huit Curés tel que consigné dans le tableau ci-dessous :

Ces différents Curés ont travaillé en collaboration avec les différentes congrégations présentes sur le territoire de la paroisse. Au nombre de celles-ci nous pouvons citer :  La congrégation des Sœurs de l’Immaculée Conception de Castres installées à Zogbohouè (24 juin 1989) ; les Filles de Marie Auxiliatrice Sœurs Salésiennes de Don Bosco, (1993) ; l’Institut Séculier Volontaires de Don Bosco ; les Sœurs Franciscaines, Filles de Padre Pio et l’Institut des Frères de Jésus installé à Zogbohouè (1995) ; les Sœurs Oblates Catéchistes Petites Servantes des Pauvres (OCPSP) installées à Zogbohouè  (03 Février 1996, maison générale) ; les Sœurs de la congrégation de la Providence de GAP (1997, maison provinciale). Les religieuses et religieux de ces diverses communautés interviennent dans les différents domaines de l’apostolat de la paroisse.

Avec l’engagement de ces divers acteurs, des catéchistes et des fidèles engagés, la paroisse compte jusqu’en Octobre 2017 : plus de 20000 baptisés, 10784 confirmés et 1217 couples mariés qui sont engagés dans les 45 groupes, mouvements, associations et chorales et proviennent des sept (07) Communautés Ecclésiales de Base (CEB) de la paroisse. Plusieurs fils et filles du territoire de la paroisse sont devenus prêtres, religieux et religieuses et beaucoup d’autres sont encore au séminaire ou dans les maisons de formation des religieux.

Source : Abbé Serge Elie ADJAGODO (2019), Mémoire de fin de formation en théologie au Grand Séminaire St Gall de Ouidah (Titre : Evangélisation de Zogbo).